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Entre implication, adaptabilité et expertise : portrait de l’infirmière en 2025 à travers 5 témoignages

le 09/05/2025

Retour d’expérience de 5 infirmières de différents établissements Ramsay Santé

À l'occasion de la Journée mondiale des infirmières, nous avons interviewé cinq infirmières de différents établissements du groupe Ramsay Santé. Entre adaptation constante à un contexte en plein évolution, montée en compétences et nouvelles responsabilités, leurs témoignages dessinent le portrait d'une profession essentielle en pleine mutation.

La vocation infirmière : un engagement humain avant tout

Le choix du métier d'infirmière est souvent guidé par une profonde aspiration à aider les autres. Cyrielle Menard, infirmière à l'Hôpital Privé Armand Brillard depuis 2016, en témoigne : « Depuis enfant, j'ai toujours voulu un métier en lien avec l'humain, guidée par la volonté d'aider les autres. J'ai toujours eu envie de faire un métier dans lequel je me sens utile. »

Cette dimension humaine reste le moteur principal de leur engagement. Caroline Lemoine, infirmière à l'Hôpital Privé de l'Estuaire (Le Havre) et référente bientraitance, partage cette vision : « Ce qui m'apporte le plus de satisfaction, c'est l'aspect relationnel. J'aime beaucoup prendre en compte la situation de chaque patient, le contexte particulier dans lequel il se trouve. »

La révolution numérique au service des soins

La transformation numérique a profondément modifié les pratiques infirmières. Blanche Hervé, infirmière à l'Hôpital Privé de la Seine-Saint-Denis, en observe les bénéfices quotidiens : « Le numérique nous permet de sécuriser les soins. Tout est centralisé dans un logiciel, ce qui optimise notre travail et renforce la protection des données des patients. »

Pour les infirmières plus expérimentées, cette transition a représenté un véritable défi. « J'ai connu le passage du dossier papier au dossier informatisé », se souvient Virginie Duthoit, infirmière coordinatrice à la Clinique du sport et de chirurgie orthopédique de Lille. « L'adaptation n'a pas toujours été facile, particulièrement pour les soignants qui n'avaient pas de formation préalable en informatique. »

Des responsabilités élargies dans un temps hospitalier raccourci

Les infirmières constatent unanimement l'élargissement progressif de leur champ d'intervention. « Depuis que j'exerce, j'observe une augmentation constante de nos responsabilités, tant dans notre rôle propre que dans nos pratiques », note Cyrielle Menard. « La charge mentale de l'infirmière s'est considérablement intensifiée. Comme une mère qui gère plusieurs enfants à la fois – j'ai huit patients sous ma responsabilité [en unité de soins continus] – cela requiert une vigilance permanente. »

Parallèlement, la durée des hospitalisations s'est nettement réduite avec des séjours de plus en plus courts. Cette évolution impose une efficacité accrue, comme l'explique Blanche Hervé : « Nous devons être performantes sur des durées très courtes pour obtenir des résultats rapides. »

Le parcours HDJ/RAAC (Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie) représente une illustration positive de cette tendance, selon Cyrielle Menard : « Le parcours de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie représente une réelle avancée pour notre profession. Il permet une récupération plus rapide des patients. Cette évolution nous offre l'opportunité d'approfondir nos connaissances et de perfectionner nos compétences face à différentes pathologies, ce qui est essentiel pour l'évolution de notre pratique professionnelle. »

Face aux défis contemporains : pandémie, déserts médicaux et patients connectés

La crise sanitaire du Covid-19 la capacité d'adaptation exceptionnelle des équipes infirmières. Cette période a également exacerbé des problématiques structurelles que Blanche Hervé résume ainsi : « L'infirmière fait de son mieux mais c'est parfois difficile de s'adapter. Les périodes d'épidémie mettent l'hôpital dans une situation compliquée et exercent une pression considérable sur le personnel soignant. »

Les déserts médicaux et le vieillissement de la population constituent d’autres défis majeurs, comme le constate Elise Lefevre, diplômée en 2023 et infirmière à la Clinique Saint-Amé (Lambres-lez-Douai) : « De nombreux patients se tournent vers les urgences (en hôpital publique ou privé), faute de médecins de proximité, notamment en raison du non remplacement de leurs médecins qui partent à la retraite. Les urgences sont saturées et notre service accueille de nombreuses personnes âgées qui ne trouvent pas de solution en médecine de ville. »

Le profil des patients a également évolué. « Nous avons affaire à des patients de plus en plus informés et connectés, observe Caroline Lemoine. Ils attendent désormais une dimension relationnelle approfondie, davantage d'informations et une communication transparente. Ils connaissent leurs droits et nous devons être un point d'appui face à ces nouvelles exigences. »

Formation continue, spécialisation et cohésion : les clés de l'adaptation

Pour relever ces défis, la formation continue se révèle un levier essentiel. « À l’Hôpital Privé Armand Brillard, nous bénéficions régulièrement de formations, apprécie Cyrielle Menard. Qu’il s’agisse de formations sur la gestion de la douleur ou encore sur la cicatrisation, cela nous permet de perfectionner nos pratiques et de rester à jour face aux évolutions médicales. »

Virginie Duthoit confirme cette nécessité d'apprentissage permanent : « Tous les jours j'apprends quelque chose de nouveau. Les protocoles évoluent constamment ».

La cohésion d'équipe constitue également un pilier essentiel de l'exercice infirmier et de la transmission des connaissances. Elise Lefevre en témoigne avec conviction : « Comme on est une petite équipe, dès qu'il y en a une qui a besoin d'aide, on s'entraide. Cette solidarité est essentielle à notre efficacité collective et contribue à la qualité des soins que nous délivrons. ».

Les perspectives à venir pour le métier

Pour Caroline Lemoine, le développement des Infirmières de Pratique Avancée (IPA) représente une voie d'avenir prometteuse : « C'est une évolution qui permettrait d'améliorer le parcours patient en créant un relais entre l'hospitalisation et le suivi médical. L'infirmière spécialisée peut détecter précocement des problèmes d'observance ou d'adaptation au traitement. »

Ces professionnelles rappellent unanimement que l'humain doit rester au centre des soins, malgré l’empilement de missions administratives. « Je préfère prendre du temps de qualité avec le patient, affirme Cyrielle Menard. Sa prise en charge globale doit être notre priorité absolue. »

Caroline Lemoine conclut par une conviction partagée : « Quand nous prenons le temps d'expliquer et d'informer le patient, son adhésion aux soins est facilitée. C'est une démarche d'adaptation permanente qui favorise sa coopération et améliore les résultats thérapeutiques. »

En cette Journée mondiale des infirmières, ces témoignages reflètent l'engagement des équipes soignantes Ramsay Santé : maîtrise technique, innovation constante et profond attachement à l'humain. Chaque jour, ces professionnels réinventent leur métier tout en préservant ce qui en fait l'essence même - prendre soin de l'autre dans toutes ses dimensions.